DU 2 AU 25 JANVIER 2022 AU THEATRE LES DECHARGEURS (PARIS)

Le plancher de Jeannot

Ingrid THOBOIS / Sylvain GAUDU

Trente-trois ans, Jeannot. Les gens, c’est tout ce qu’ils ont retenu.

 

 

En transcendant un fait divers en un monologue paranoïaque et poétique, Le Plancher de Jeannot nous fait vivre la descente aux enfers d’une famille qui traverse les méandres de l’isolement et de la maladie mentale dans une France en pleine guerre d’Algérie. Paule, la sœur ainée de Jeannot, raconte l'histoire de son frère, de sa famille et de leur basculement. Elle nous porte dans un éclatement de la pensée et avec une grande délicatesse au plus près de la folie.

Tu as été vite, comme du bois mort : le temps de mettre le feu au reste et puis qui disparaît avec tous ses secrets.

 

Moi, c’est que tu aies pu vivre si longtemps que je comprends pas. Avec

tellement de monde faufilé sous ta peau et tout ce sable tassé dans ta tête. Trente-trois ans à trier les pièces du puzzle, à chercher l’angle droit du ciel, les bords plats des nuages. Trente-trois ans à te mordre le poing, la couronne des dents imprimée au dos de la main.

 

Tu étais tout juste revenu d’Algérie. Tu avais encore sur toi mille choses de là-bas : une manière d’avoir froid, une façon de pas vouloir regarder. Je me souviens à ton retour comme chaque nuit tu te réveillais.

Notre démarche essaie de faire tomber les a priori sur la folie et d’en reconsidérer l’approche. Ceux que l’on veut percevoir comme fous font peur, sont jugés, mis à distance, ce qui ne fait qu’augmenter ce trouble par une ostracisation et un manque de communication.

 

Ce fait divers est un exemple tragique des conséquences de l’isolement social sur notre construction mentale. Le Plancher de Jeannot traite des non-dits, de la violence et de la peur de l’autre au sein d’une famille mais nous questionnons également ce processus à l’échelle de nos sociétés. Dans une époque où les frontières se ferment, où les liens sociaux ne cessent de se tendre et où les communautarismes s’exarcerbent, nous souhaitons réfléchir sur le regard que nous posons sur l’autre et sur la manière dont nous traitons la différence.

DOSSIER ARTISTIQUE

Texte Ingrid THOBOIS

Mise en scène Sylvain GAUDU

Avec Catherine ANDREUCCI

Création lumière Antoine GAUTIER

Scénographie Alix BOILLOT

Création sonore Jean GALMICHE

 

Production Le Pavillon 33

 

avec le soutien de la Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature, du Théâtre de l’Usine d’Eragny sur Oise, de la MJC-Théâtre de Colombes, du Théâtre Le Hublot et du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis dans le cadre du dispositif de compagnonnage 2019-2020.

 

© LEPAVILLON33 2024